Dès la fin des années quarante et au début des années cinquante, Cuba, et sa capitale en particulier, entrent dans une période de grandes transformations.
Le centre de La Havane, la Ville aux Milles Colonnes se déplace de la vieille ville aux permanentes odeurs d'essence et de cuisine vers le quartier du Vedado où commencent à proliférer les buildings les plus modernes d'Amérique latine. Le béton armé permet les plus grandes audaces. Les plus célèbres architectes du monde viennent visiter Cuba, Walter Gropius, Richard Neutra, José Luis Sert, Lester Wiener… La dictature de Batista fait construire des tunnels sous le Rio Almendares et sous la baie pour pouvoir étendre la ville touristique. De nouveaux grands hôtels apparaissent, le Habana Hilton, le Capri, le Riviera… Les plus anciens se remodèlent.


Les théâtres affichent complet. Les cinémas se multiplient. Il existe dans la capitale plus de quatre cents salles dont la plus grande du monde avec ses six mille six cents fauteuils. Si la production cinématographique cubaine manque de qualité, ses innombrables acteurs tournent au Mexique et triomphent sur les écrans cubains. Les cinéastes Joris Ivens, Andrej Wajda… visitent le pays.





Images Extraites de
"Havana Fiesta ", Editions, Vade Retro, 1999.

Les classes favorisées s'enrichissent de plus en plus. Le marché de l'automobile tourne à plein régime et les belles américaines sont légions.
Parallèlement, les classes défavorisées, la population de couleur, vivent dans les plus grandes difficultés.

La révolte gronde. Une dictature militaire s'installe en 1952. Les attentats politiques se multiplient quand ce n'est pas l'insurrection qui surgit en 1953, puis les prémices d'une révolution à partir de 1956. Dans cette situation paradoxale, riches et pauvres, noirs et blancs, s'agitent, pensent à sortir le soir, à vivre, à boire, à danser….

Sur la grande scène sous les étoiles, le Jazz Band de Armando ROMEU succède au "Conjunto de Sénen SUAREZ " comme orchestre attitré du grand cabaret qui reçoit aussi dans ses deux autres salles des formations plus réduites mais de grand prestige avec des individualités comme Felipe DULZAIDES ou Franck EMILIO.

© Patrick Dalmace

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Des premiers Jazz bands aux grands.ensembles des années quarante.
Les Fabuleuses années cinquante.... suite